POURQUOI ?

Si le système agro-alimentaire industriel est dans l’impasse, des alternatives existent.

LE SYSTÈME AGRO-ALIMENTAIRE INDUSTRIEL EST DANS L’IMPASSE

UN SYSTÈME NI DURABLE, NI MÊME EFFICACE

Pour être durable, c’est comme le tabouret, il faut reposer sur trois pieds :

  1. Prosperity (durabilité économique),
  2. Planet (durabilité environnementale),
  3. People (durabilité sociale)

Mais ce système n’est même pas efficace !

Efficacité = Utilisation optimale des ressources pour assouvir des besoins humains

  

  • Assouvir des besoins humains ?
    • Oui, en quantité (jusqu’à l’excès ?)
    • Non, en qualité nutritionnelle ou gustative
  • Utilisation optimale des ressources ?
    • Gaspillage des sols (faible productivité à l’ha) et dégradations de ceux-ci
    • Gaspillage énergétique : de 7 à 10 calories d’énergie fossile pour produire 1 calorie végétale et 8 calories végétales pour produire 1 calorie animale !
COMMENT EN EST-ON ARRIVÉ LÀ ?

Jusque dans les années 1950, la plupart des exploitations étaient des fermes mixtes combinant agriculture et élevage :

  • Elles étaient assez « circulaires » sur le plan écologique ;
  • Elles visaient principalement à nourrir le marché local.

Avec la maîtrise de la chimie, la mécanisation et le pétrole bon marché, la « Révolution Verte », a appliqué les trois recettes qui avaient bien fonctionné dans l’industrie :

  • La spécialisation (entre fermes céréalières, laitières, viandeuses, etc…)
  • Les économies d’échelle par extension de la taille (des champs, des troupeaux, des poulaillers, etc…)
  • La mécanisation

On est passé d’un système circulaire à un système linéaire et extractif. On a appliqué une approche industriel au vivant ! Ceci a fragilisé et dégradé un système complexe.

1. Dépendance aux énergies fossiles

La viabilité du modèle dépend crucialement de l’abondance et du caractère bon marché de 3 facteurs de productions: la terre, l’énergie (fossile) et le capital. Dans beaucoup de pays, et singulièrement en Europe, ces facteurs sont massivement subsidiés.
Le caractère non extensible des deux premiers (et leur gaspillage actuel) suggère leur renchérissement tendanciel. Deux facteurs vont aggraver cette tendance: d’une part, la dégradation des sols va soit, en éroder la productivité, soit exiger davantage d’intrants. D’autre part, la nécessité absolue de réduire drastiquement notre dépendance aux énergies fossiles va en renchérir le coût d’une manière ou d’une autre.

2. Catastrophe environnementale

La mécanisation, les labours profonds, l’utilisation des pesticides et engrais azotés chimiques, les élevages hors sols, … toutes ces pratiques ont conduit à :

  • La dégradation des sols est massive et conduit à un abandon de l’ordre de 5 à 10 millions ha/an à l’échelle modiale selon l’ONU (5 fois la surface agricole de la Belgique!)
  • Perte massive de biodiversité avec un coût irrémédiable pour nos sociétés
  • Empreinte de la production agricole actuelle represente 13% des émissions de GES (40% du méthane)
  • La déforestation en grande partie motivée par l’extension de la production agricole (notamment l’huile de palme) représente 10% de plus.
  • Dégradation des eaux de surface et souterraines est en bonne partie imputable aux pratiques agricoles

3. Un modèle socialement insoutenable

  • Réduction drastique du nombre d’exploitation et d’agriculteurs
    Tendance à la monoculture => appauvrissement des connaissances
  • Taux de suicide des agriculteurs 20% supérieur à la population (en France)
  • Pesticides => maladies professionnelles reconnues
  • Destruction des productions locales dans les pays du Sud par le dumping des excédents de production du Nord => exode rural => abandon de terres arables
  • Questions éthiques relatives à l’utilisation de certains produits, à la maltraitance animale, etc…

4. Qui nuit gravement à la santé !

A l’autre bout de la chaîne, la malbouffe due aux produits transformés a un impact majeur sur la santé :

  • Déséquilibres alimentaires (Excès de sucre, sels, graisses; faible diversité; excès de viande)
    • Pandémies : obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires, cancers,…
    • Intolérances : gluten, lactose, allergies diverses, …
    • Dégradation de la qualité nutritionnelle des produits
    • Besoins croissants de compléments alimentaires
  • Standardisation alimentaire et apparition de “désert nutritionnel”
  • KM/assiette => trafic, coût environnemental, traçabilité?
  • Perte de connaissances:
    • Expérience gustative
    • Compétences culinaires (part croissante des plats préparés. Dans certaines grandes villes, des logements se vendent sans cuisine!)
AGRICULTEURS COMPLICES OU VICTIMES ?

Tout a poussé les agriculteurs dans cette directions : les prescripteurs, les scientifiques, la politique agricole,… mais surtout les prix.

Le « sandwich agricole »
Les agriculteurs ont été pris en sandwich entre leurs fournisseurs d’intrants et les acheteurs de leurs produits, et ceux qui n’ont pas suivi le système ont été éjectés. Pour survivre, ils ont accru leur tailles et/ou se sont spécialisés.

Pour en savoir plus

De nombreuses études scientifiques ont été publiées sur ces sujets. Découvrez une des plus récentes : 

DES ALTERNATIVES EXISTENT

Parmi d’autres, trois modèles très différents, se développent:

L'AGRICULTURE "BIO"
L’agriculture biologique (organic farming), reste souvent très proche du modèle industriel mécanisé, mais en principe sans intrants chimiques. Le label bio ne dit rien de l’empreinte carbone, du circuit court ou long. L’agriculture bio peut rester très préjudiciable à la biodiversité et à la vie des sols, en pratiquant de la monoculture, des labour profonds, etc… Cependant, certains agriculteurs bio plus vertueux pratiquent en plus une agriculture dite « de conservation » qui implique un non labour, des sols couverts, l’implantation de haies, de bandes herbeuses ou le recours à l’agroforesterie.
L’Agriculture de Conservation

L’agriculture de conservation est un système cultural qui peut empêcher la perte de terres arables tout en régénérant les terres dégradées. Elle prévoit le maintien d’une couverture permanente du sol, un travail du sol minimal et la diversification des espèces végétales. Elle permet d’accroître la biodiversité et stimule les processus biologiques naturels qui ont lieu au-dessus et en dessous de la surface du sol, ce qui contribue à une utilisation plus efficace de l’eau et des nutriments et permet d’améliorer durablement la production végétale (Définition de la FAO).

LES FERMES VERTICALES URBAINES
Les fermes « verticales » urbaines commencent à se développer dans plusieurs métropoles en visant le circuit court au cœur des villes. Elles opèrent en environnement complétement contrôlé (milieu fermé, lumière artificielle (led), température constante, supports synthétiques, nutriments apportés). Leur culture étant « hors sol », elles n’ont pas accès au label « Bio ».
L'AGROÉCOLOGIE ET LA PERMACULTURE

L’approche agroécologique et la permaculture (urbaine ou rurale) est à l’inverse de l’agriculture industrielle. Au lieu de vouloir dompter la nature en lui infligeant des dégâts chimiques ou mécaniques, elle se base sur l’observation minutieuse du comportement spontané de la nature, notamment en milieu forestier. Cette observation de mieux en mieux couverte par la recherche scientifique apporte deux bonnes nouvelles :

  1. un milieu forestier naturel produit beaucoup plus de biomasse à l’hectare qu’un champ de froment, et cela sans intrant et sans travail…
  2. sur un sol « vivant », il tend vers un équilibre qui limite spontanément les pathogènes et les ravageurs. Les attaques de ceux-ci surviennent généralement lors d’un déséquilibre du milieu. Bref, cela fonctionne un peu comme le macrobiote de notre intestin.

L’agroécologie et la permaculture vont donc imiter la nature en soignant la vie des sols, en jouant sur les complémentarités des espèces, les auxiliaires des cultures (polinisateurs, prédateurs des nuisibles,…) et plus généralement les services écosystémiques, qui vont travailler gratuitement pour nous.

La qualité gustative et nutritionnelle des produits issus d’un sol vivant vont être exceptionnelles, puisque on sait que c’est vie du sol qui va permettre à tout une série de nutriments d’être bio-disponibles pour les végétaux et donc pour nous.

QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE L'AGROÉCOLOGIE ET LA PERMACULTURE ?

L’agroécologie est une technique agricole qui peut s’appliquer tant aux micro-fermes qu’aux grandes exploitations, souvent en réintroduisant la complémentarité culture/élevage qui existait dans les fermes mixtes.

La permaculture utilise des techniques agricoles de type agroécologique, jusqu’ici surtout en maraîchage sur petite surface. Mais la permaculture est bien plus qu’une technique agricole. C’est un système conceptuel complet couvrant toutes les constructions et activités humaines comme un écosystème intégré dans le milieu naturel. Ce système a été théorisé au départ il y a une cinquantaine d’années par Bill Mollison et David Holmgren en Australie.

POURRAIT-ON NOURRIR TOUT LE MONDE EN PASSANT À L'AGROÉCOLOGIE?
La réponse est oui. Mais dans tous les cas, la soutenabilité de l’alimentation de bientôt 9 milliards d’individus suppose une alimentation moins carnée comme le recommande l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) également pour des raisons sanitaires. Cela implique l’abandon de productions céréalières destinées à l’alimentation animale et à la production d’agro-carburants, le recours aux circuits courts (alimentation plus locale et de saison) et une grande diffusion des compétences.

A lire à ce sujet :

Actuellement, PERMA-PROJECTS lance deux projets de micro-fermes. Découvrez-les !

A côté du Poney Club de la Papelotte à Waterloo, nous développons pour vous une micro-ferme de maraîchage en permaculture.

Dans la belle région du Condroz, à Achet, sur le Commune de Hamois, nous développons pour vous une micro-ferme de maraîchage en permaculture et beaucoup d’autres choses…